dimanche 21 septembre 2008

YashicaMat 124G

À force de faire mumuse avec des pellicules, on a envie d'avoir autre chose que les classiques films perforés 35mm (le format 135), par exemple le (chronologiquement plus classique) format 120 : les rouleaux de 6cm de large. Pour ça, encore faut-il avoir un appareil photo qui utilise ce format, sachant que les mythiques Hasselblad sont certes excellents, mais hors de prix, même très vieux et d'occasion, et que la plupart des Kodak Brownies que l'on trouve dans les brocantes sont totalement inutilisables.

Un bon compromis : l'appareil réflex à deux objectifs jumeaux. Le plus réputé, dans ce genre, c'est le Rolleiflex ; mais là aussi, il coûte un prix fou, même d'occasion. Un peu moins fou que les Blad, mais fou quand même, quand on en a un usage occasionnel. Du coup, c'est sur un appareil relativement récent, et de fabrication japonaise, le YashicaMat 124G.


  • Type : boîtier réflex 6×6 à objectifs jumeaux
  • Constructeur : Yashica
  • Modèle : YashicaMat 124G
  • Années de fabrication : 1971-?
  • Date d'achat : 21 octobre 2007

Le principe de ces appareils : les deux objectifs ont une formule optique identique et sont fixé à une même façade mobile, qui avance ou recule pour procéder à la mise au point. Celui du haut permet la visée, par l'intermédiaire d'un miroir et d'un dépoli que l'on regarde par le haut (cf. la troisième photo). Celui d'en bas fait face au film ; c'est par lui que se fait la prise de vue. On a donc l'avantage d'une mise au point directe, en constant sur le dépoli la netteté de l'image, sans avoir besoin d'un système de télémètre, sans avoir l'inconvénient d'un miroir mobile, mécaniquement délicat (d'autant que le miroir est plus grand qu'en 35mm).

L'objectif n'étant pas interchangeable, l'obturateur lui est intégré ; il s'agit d'un obturateur radial situé au point focal de la lentille, et non d'un rideau horizontal ou vertical situé au plan focal, c'est à dire juste devant la pellicule. Avantage : au point focal, comme son nom l'indique, le faisceau lumineux correspondant à l'image est pratiquement rassemblé en un point ; l'ouverture et la fermeture de l'obturateur est donc simultanée pour l'ensemble de l'image.

Sur un boîtier 35mm, au contraire, l'ouverture de l'image est décalée dans le temps, en suivant le parcours du rideau - même si toute l'image reçoit la même quantité de lumière puisque le deuxième rideau (qui «, referme la fenêtre ») se déplace dans le même sens que le premier. L'exposition est juste décalée dans le temps d'un bout à l'autre de l'image, de quelques fractions de secondes. C'est sans gravité pour des images en lumière naturelle, par contre, pour la photo au flash, c'est plus embêtant : l'éclair du flash étant de toute façon beaucoup plus bref que la durée d'ouverture de l'obturateur, il faut s'assurer que le premier rideau est terminé de s'ouvrir et que le deuxième n'ait pas commencé à se refermer au moment où l'on déclenche l'éclair - sinon, une partie de la photo sera prise au flash, l'autre sans. Aux vitesses élevées, la fermeture du deuxième rideau commence avant que le premier ait terminé de s'ouvrir : pas de photo au flash possible. On doit donc respecter un temps de pose minimal pour la photo au flash ; c'est ce qu'on appelle la vitesse de synchronisation flash (entre 1/60 et 1/125s suivant les boîtiers).

Sur les boîtiers à obturateur radial, donc, pas de problème : on peut faire des photos au flash à n'importe quelle vitesse, ce qui est intéressant quand on utilise le flash comme complément, et non comme seule source de lumière.

Outre ces avantages théoriques, le YashicaMat est un appareil des plus sympathique ; la manivelle latérale d'avance du film (cf. photo 2) est un peu bruyante et pas très commode, mais délicieusement rétro. Il dispose d'une cellule photoélectrique (le petit rond au dessus des objectifs, sur la première photo) mais, sur le mien comme sur beaucoup de ses contemporains, elle ne fonctionne plus. L'optique est par ailleurs d'une excellente qualité, bénéficiant des même traitements multicouches que celle des boîtiers 35mm de la même époque. Je lui dois du coup certaines des photos dont je suis le plus fier : n'est-ce pas au bout du compte le meilleur argument que l'on puisse donner en faveur d'un appareil photo ?

1 commentaire:

Christophe a dit…

En fait, beaucoup d'utilisateurs du 124G s'imaginent que la cellule est au sélénium, se passe de pile et ne fonctionne plus. Ce fut mon cas, jusqu'au jour où j'ai trouvé sur internet un mode d'emploi de cet appareil : j'y ai découvert qu'il utilisait en fait une celle au silicium et que la pile (dont je n'avais jamais remarqué le logement) était morte...